En fait, avant d'être un lieu d'échange, c'est un nom de famille, connu de Diderot et de d'Alembert, qui notent dans leur encyclopédie: "Bruges, en Flandre, a été la première ville où l'on se soit servi du mot bourse, à cause que les marchands de cette ville s'assemblaient dans une place vis-à-vis d'une maison qui appartenait à la famille de Van der Bourse."
La première société par actions naît en 1602: c'est la compagnie néerlandaise des Indes orientales. La Hollande souhaite en effet, à l'époque, mettre la main sur l'un des commerces les plus profitables de l'époque, le commerce des épices. Ce marché est sous domination de Venise et du Portugal. Pour se tailler une part dans ce marché, il faut de l'argent, beaucoup d'argent. Les hollandais regorgent d'argent, leur économie est la plus financiarisée du continent et une grande partie de leurs échanges ne se fait plus en cash comme c'est le cas en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, ou en France, mais en monnaie scripturale (traites, effets de commerce, billets à ordres).
La hollande dispose en outre de la plus grande flotte du monde, et aussi d'une monnaie forte, équivalente au dollar actuel, le florin. C'est ainsi que la CIO, la compagnie des indes orientales va naître, grâce à l'émission et à la vente d'actions auprès du public. Le capital amassé lors de ce lancement a été de 6,5 millions de florins, de quoi envoyer une dizaine de navires jusqu'en Asie. Il existe dans les musées des exemplaires de ces actions de la CIO.
Cette parenthèse historique nous permet de définir le concept d'action: cette fameuse place près de la maison des "van der bourse" a permis à de nombreux particuliers de devenir des associés de la CIO, et ensuite de toucher une part des bénéfices issus de la revente des épices rapportées des expéditions.
Ainsi la bourse est un marché, des marchandises ou des titres peuvent y être vendus et achetés à volonté, les produits financiers sont principalement émis par des entreprises ou l'état qui cherchent des capitaux, puis ils sont négociés par des investisseurs en quête de placements financiers rentables.
Les deux principales marchandises que l'on peut échanger en bourse sont les actions et les obligations, il en existe d'autres comme les options ou les warrants.
C'est là que nous revenons à notre petite histoire d'épices, dès le retour des premiers bateaux, les actionnaires sont comblés, et le bruit court que c'est une excellente affaire, ainsi de nombreux particuleirs veulent être de la partie, et de nombreux actionnaires vont ainsi pouvoir vendre leurs titres beaucoup plus cher qu'ils ne les ont payés.
C'est le concept de la hausse des cours par une demande qui n'est jamais satisfaite un peu comme le prix des ferrari d'occasion qui ne cesse de monter tant qu'il y a dix fois plus d'acheteurs que de véhicules disponibles.
On comprend donc que les actions s'achètent ici sur un marché de l'occasion, très différent du marché de la souscription à l'émission. Ce marché s'appelle aujourd'hui le marché secondaire, c'est un marché très règlementé qui était réglée à l'époque par les sons de cloche.
Dans les années 1620 la Hollande est très catholique, et dans un souci de moralité les autorités n'ont autorisé les échanges qu'entre midi et 14 heures. Des courtiers sont chargés de récolter les demandes du public et les transmettent aux professionnels qui fixent un prix du marché en fonction de l'offre et de la demande.
Voyons ce qui fait varier le cours d'une action:
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